Sunday, November 30, 2008

Le commerce équitable, émergence d’un mouvement qui n’en finit pas de faire des vagues

Ma thèse de Master en Développement International s'efforçait de démontrer l'importance que prenait le commerce équitable, et le label associé, dans les pays industrialisés tels que le Royaume-Uni, la Belgique et la France.

Loin de pouvoir prouver l'efficacité du système pour les populations des pays pauvres (difficile en n'allant pas étudier sur le terrain) – bien qu'à échelle réduite, comme en communauté, il soit possible de conclure à un impact positif et à une amélioration des conditions de vie, il était indispensable de constater qu'un tel engouement vers la responsabilité chez les citoyens-consommateurs pouvait d'une manière ou d'une autre se répercuter jusqu'à la source des produits consommés, donc chez les producteurs.

Il convient aussi d'évaluer la direction que prend le mouvement, selon ses multiples avatars, diverses marques, sur les étagères des boutiques ou en rayons de supermarchés, ainsi que de comprendre le cheminement d'un produit de sa production, en tenant compte des producteurs des matières premières, le long de la chaîne de transformation et fabrication, jusqu'à l'achat, voire la consommation (pour ce qui intéresse l'expert en marketing).

Il ne faut pas oublier que la transformation de matières premières, processus de valeur ajoutée, est indispensable dans les pays producteurs afin d'accroître les bénéfices pour ces pays.

Une critique du commerce équitable peut consister en ce qu'il ne lutte pas contre les inégalités fondamentales du système commercial international. Mais on peut avancer comme justification de sa raison d'être que le mouvement propose en tout cas une partie de solution pour un nombre de producteurs, un créneau – même s'il s'agit d'une niche interpelant les acquéreurs consciencieux et avec un porte-monnaie non-tenu par les cordons d'une bourse.
Un mouvement en marche certes, s'élargissant à de nouveaux Etats, mais qui doit braver les courants contraires, arguments à l'appui, afin de s'affirmer. Et d'autres surferont à leur tour sur la vague équitable.
Illustrant le débat sur le sujet, cet article More Questions About Fair Trade Practices
est paru sur allAfrica.com.
Autre article sur le commerce équitable publié dans the New Internationalist, Fair Trade Magic. Women profit from new ways of doing business.

Wednesday, November 12, 2008

Week-end actif

Le week-end dernier et même presque toute la semaine, surtout vers la fin, furent fatigants. Jeudi matin, j'ai participé au premier cours de cuisine pour les femmes des expatriés et les cuisiniers chez Marie-Rose, femme du Directeur Général. J'ai pris des photos et des note sur les directions pour faire du pain demi gris, du pain aux olives, une tarte tatin, du chou braisé au bacon et au thym et des wraps avec crudités, purée d'aubergines grillées et hommos.

J'ai passé presque toute l'après-midi – à partir de 15h – dans la cuisine car le soir Geo et moi recevions cinq personnes à manger. J'avais préparé le menu suivant sur le thème de Thanksgiving : concombre au saumon et au gingembre, dinde aux marrons accompagnée de purée de patates douces, de bananes plantains au four et de chou fleur et comme dessert la tarte tatin cuisinée dans la matinée.

Vendredi en début d'après-midi, je suis partie avec Marie-Rose et Emeline à Monrovia. Geoffroy nous a rejointes car il devait assister à une réunion avant de pouvoir quitter la plantation. Les deux femmes et moi nous sommes arrêtées en chemin à la plantation de caoutchouc Firestone où se trouve un supermarché assez bien fourni. On y a fait nos courses et laissé les paquets pour les reprendre le lendemain en repartant à LAC.

Nous sommes toutes trois allées au Mamba Point Hotel pour y loger. Geo est arrivé et nous nous sommes préparés pour sortir. Le soir, tous les quatre étions invités chez Rudolph du garage automobile Renault. Lisa sa copine, originaire du Mans, était venue au Libéria pour deux semaines. Les tourtereaux avaient concocté un repas mexicain pour l'occasion, Rudolph nous ayant accueillis dans son appart fraîchement retapé. Franchement, un havre de paix au style occidental niché au cœur d'un quartier populaire de la ville, avec vue sur le port. Précédemment, au cours d'une soirée au sushi bar du Mamba Point Hotel, alors que Rudolph était de la partie, j'avais parlé au téléphone à Lisa pour essayer de la convaincre de venir au Libéria : elle était plus qu'hésitante. Finalement, elle avait dépassé son appréhension et les 'on dit' et était venue découvrir le pays adoptif de son amoureux.

Après avoir pris congé de Rudolph et de ceux qui rentraient chez eux, Geo et moi avons continué la soirée avec Willem, mon ancien proprio, et Joëlle, Belge d'origine congolaise, au Déjà Vu, nouvelle discothèque branchée de la capitale. Là, on a bu et dansé sur des rythmes africains effrénés.

Samedi matin, on a encore fait quelques courses en ville. Geo m'a acheté un casque et une veste de moto, puis on a mangé au Krystal Ocean View Hotel avec trois employés de Weala, compagnie sœur de LAC.

Ensuite, il était temps de se mettre en route pour rentrer à LAC. En passant à Firestone, nous avons collecté nos achats de la veille auxquels nous avons ajouté quelques produits supplémentaires. Quand nous sommes arrivés à LAC, la nuit était déjà tombée. Le frère de Geo et son 'colocataire' (les 'stagiaires' ni les employés ne paient de loyer) nous invitaient à manger chez eux. Nous y sommes allés malgré la fatigue.

Dimanche,nous avons récupéré par une grasse mat'. Geo et moi avons rangé les courses. En fin d'après-midi, nous sommes allés nous promener dans la plantation à moto, accompagnés de Thibaud et Peter en quad. C'était très dépaysant. Geo et moi avons essuyé une légère chute à moto (au ralenti heureusement). Quand on est rentrés à la maison, on a pris l'apéro en compagnie de nos compagnons de balade.

Le week-end prochain, il est prévu qu'on retourne à Monrovia pour participer à une soirée 'Belges'.

Tuesday, November 4, 2008

Oiseau de bon augure

Bientôt Thanksgiving ! L'an dernier, j'ai fêté l'Action de Grâce chez une Américaine à Accra, grâce à Gigi, mon amie d'origine haïtienne ayant vécu depuis l'enfance aux Etats-Unis, qui m'y avait invitée. Un petit mot sur Gigi : c'est la bonne copine généreuse ; celle qui a toujours un geste tendre à mon égard, qui veut partager avec moi ses expériences, connaissances, loisirs… C'est ELLE qui m'a donné du boulot quand j'avais besoin d'argent.


 

C'était la première fois que je participais à cette fête, à laquelle je n'avais jamais été conviée en Europe – il est vrai qu'elle est surtout célébrée aux Etats-Unis (troisième jeudi de novembre) et au Canada (deuxième lundi d'octobre). On nous a servi un excellent repas composé de la traditionnelle dinde farcie et d'autres mets plus savoureux les uns que les autres. De la purée de patates douces, de la tarte à la citrouille, du pain de maïs agrémentaient le menu. Quel festin !


 

Ce qui m'a le plus marquée, c'est l'esprit d'ouverture des participants. D'abord, une amie de Gigi d'origine jamaïquaine, de passage au Ghana – où elle avait prétendument des ancêtres – et moi avons évoqué au cours de cette soirée les Amérindiens qu'il ne fallait pas oublier alors que nous célébrions en quelque sorte la colonisation de leurs terres ancestrales par les immigrants européens. Chacun notre tour, on nous a demandé de prendre la parole pour exprimer pourquoi nous étions reconnaissants. En ce qui me concerne, j'ai déclaré que je me sentais privilégiée d'être dans un premier temps arrivée au Ghana et de poursuivre ensuite mon parcours (professionnel) au Libéria – puisqu'à l'époque je savais déjà que j'irai là-bas.


 

Un an après, alors que nous nous apprêtons à recevoir un trio d'amis à manger à la maison le soir du 6 novembre, je me trouve plus que jamais bénie d'être venue au Libéria et d'y avoir rencontré l'homme avec lequel je partage ma vie. Quel bonheur, et que d'émotions en me souvenant de ces instants où, bien que je ne me doutais de rien, quelque chose me disait que j'étais sur le bon chemin.