L'année a commencé sur un rythme bizarre : hier, le temps n'a fait que se précipiter. Confrontée à des propos moqueurs, railleurs et racistes, je me rends compte que partout le chemin vers la tolérance et l'ouverture est long et la voie vers la Sagesse semée d'embûches.
Ce ne peut être mes récits qui changeront la face du monde. Seules mes actions peuvent engendrer le changement. Mais la bataille se joue ailleurs : en Afrique, avec les Africains, où la Foi est encore possible, où on peut se permettre de croire en des lendemains meilleurs.
Ici, tout est gris, même les cerveaux enfumés des types accoudés à un bar de café sombre de Tournai. Là-bas, tout semble possible. A l'époque des incontournables énergies renouvelables - et des gaz à effet de serre, on peut espérer que le soleil rassérène les esprits, même ceux des plus sinistres guerriers, trancheurs de gorge. L'espoir est permis.
Je n'imaginais pas me retrouver face à un mur, happée par le gouffre du surréalisme belge. Après tout qu'attendre d'un si petit pays où deux communautés sont incapables de s'entendre. Voilà comment opère le repli sur soi qui dégénère sournoisement en guerre. Je ne m'attendais pas à un si limpide et triste constat. La montée de l'intégrisme est partout et fait peur.
Bien sûr, lorsque j'ai écrit ces lignes, tôt le matin du 6 janvier, je bouillais sous le coup de la révolte suite aux propos de quelqu'un se qualifiant lui-même d'extrémiste. Je comprends qu'il y ait des avantages et des inconvénients partout : ici et là-bas.
Il y a au moins deux manières de composer avec la mondialisation : l'une en faisant bloc contre les évolutions quasi incontrôlables, l'autre en affluant dans le sens des changements afin de les rendre les plus agréables et positifs. Il est flagrant que des gens se laissent volontiers atteindre par les influences extérieures et accueillent les importations matérielles, mais résistent au mouvement des personnes et aux rencontres multiculturelles.
Que l'Afrique fasse l'histoire pour ses merveilles et de bonnes raisons. Pas qu'elle se retrouve uniquement aux news pour sa misère et ses conflits. L'Afrique est riche et convoitée. Ce pourrait être ma meilleure résolution depuis que je suis née : propager le sourire de l'Afrique et le message de solidarité (y crois-je vraiment ?) et dénoncer l'injustice et le mépris. Il vaut mieux se sentir investi d'une mission plutôt que de suivre comme un mouton de Panurge.
Au moins, on pourra dire que cette rencontre - avec l'extrémiste - aura stimulé ma réflexion et tenu éveillés - voire réveillé - mes sens mis en alerte. Mon optimisme frissonne au contact de pareils trouble-fête. En même temps, leurs arguments me redonnent de la vigueur, presque de l'entrain. Je me sens à présent davantage prête pour m'embarquer vers la prochaine étape, avancer vers ma destination, armée de volonté et de bonnes intentions, ré-enchantée et plus vivante qu'avant, prête à affronter de nouveaux défis. Vive le regain d'énergie, l'appétit d'aventures, la soif d'actions et la souplesse d'esprit !
Me reviennent en tête les paroles d'une dame à Bristol qui expliquait que se poser - dans cette ville - enterre les ambitions. Voilà comment je conçois les choses et me sens attirée par le voyage et l'exploration (de la condition humaine). Voilà la signification concrète de se "sentir pousser des ailes". Tout (r)est(e) à découvrir par et pour soi-même.
Aucune culture n'est supérieure à une autre
Un article par Ryszard Kapuscinski dans Le Monde Diplomatique de janvier 2006 et une initiative de l'Union Européenne qui incitent à nourrir le dialogue et les expériences avec les Autres :
Rencontrer l'Etranger, cet événement fondamental
European Year of Intercultural Dialogue (2008)
Friday, January 11, 2008
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